Confinement : quels impacts sur l'enfant ?
Nous vivons tous depuis quelques semaines, une situation nouvelle, étrange, inhabituelle, en rupture totale, avec notre « vie d’avant ». Cela suscite chez nous des sentiments et des émotions très diverses : colère, sentiment d’isolement, frustration mais aussi plaisir à être chez soi, plaisir à trouver du temps pour les autres… Positif ou négatif, nous ne sommes pas indifférents face à ce bouleversement de nos habitudes.
Et le tout-petit, quels impacts le confinement a-t-il sur lui ?
Un changement de rythme et de repères
Ce qu’il vit dans un premier temps, c’est un changement de rythme et de repères dans le temps. En temps habituel, l’ordre de succession des évènements de la journée (lever, petit-déjeuner, départ à la crèche ou à l’école), toujours identiques, constituent des repères qui lui permettent d’anticiper ce qui va se passer pour lui et le rassure. C’est ce qui lui permet de se concentrer sur son activité du moment sans s’inquiéter de ce qu’il va se passer pour lui après.
Comment faire ?
Tout changement de rythme et d’habitude peut être perturbant pour lui. Alors, maintenez une routine, avec des temps qui lui sont consacrés et d’autres non ; cela le rendra autonome de savoir qu’après ce temps où vous n’êtes pas disponible pour lui, il vous retrouvera pour un moment de plaisir partagé !
Un comportement différent chez l'enfant
Le tout-petit est également connecté à l’état émotionnel des adultes. L’inquiétude, le stress, l’énervement ou la saturation qui peuvent perturber l’humeur de son parent sont ressentis par lui. Ils sont, en effet, aussi contagieux. Le comportement de l’enfant peut en être modifié et augmenter les signes d’opposition, les troubles du sommeil, les conflits…
Comment faire ?
Mettre des mots sur vos émotions, expliquer vos inquiétudes, votre fatigue, votre énervement permet à l’enfant de comprendre qu’il n’en est pas forcément la cause, développe chez lui de l’empathie et, en vous imitant, lui apprend à gérer ses propres émotions. Attention également à ne pas laisser les informations envahirent votre espace, créant un climat anxiogène auquel l’enfant est très sensible.
Un besoin d'activité physique
Le confinement est un frein à l’activité physique des enfants pour qui être en mouvement est un vrai besoin. Le manque de sorties à l’extérieur qui offre à l’enfant la possibilité de courir, sauter, crier, faire de grands mouvements peut créer chez lui plus d’irritabilité, d’anxiété et de manque de concentration. Alors, pensez à aménager l’espace et à lui donner du temps dans la journée pour bouger !
La socialisation de l'enfant en confinement
Certains parents s’inquiètent du fait que l’enfant est coupé de son environnement social habituel et manque de relations avec les autres enfants. Pas d’inquiétude, vous êtes, vous, le premier lien « socialisant » pour l’enfant auprès de qui il apprend à décrypter le monde qui l’entoure et acquiert les codes de communication. Votre enfant gagne auprès de vous des connaissances et des compétences, certes, différentes de celles qu’il aurait gagnées auprès d’autres enfants mais tout aussi importantes !
Le temps passé sur les écrans pendant le confinement
Sans doute également ces dernières semaines, votre enfant aura été exposé aux écrans plus souvent que d’habitude et au-delà des recommandations qui sont faites. Mais face à des circonstances exceptionnelles, il nous faut utiliser toutes les ressources à notre disposition pour trouver un équilibre familial et peut-être trouver du temps pour soi. Si toutefois, le temps passé sur les écrans est un temps que vous avez partagé avec votre enfant, où vous avez fait, regardé ou écouté ensemble une activité, un dessin-animé, une histoire ou des photos et que l’écran devient un support pour communiquer avec lui, l’enfant y trouvera un bénéfice.
Comment faire ?
Peut-être faudra t’il être vigilant à la fin du confinement à privilégier les activités de plein air, les activités où l’enfant découvre, expérimente et manipule pour le déshabituer progressivement des écrans.
Un bilan positif à garder en tête avec son enfant
Mais tout ceci ne doit pas nous faire oublier les effets positifs de ces dernières semaines…
Un rythme ralenti, plus adapté à celui de l’enfant, du temps ensemble, des activités partagées, des moments de plaisir, une attention accrue les uns envers les autres, des temps d’échanges et de communication…
Sans doute l’ambiance n’a pas toujours été sereine car nous nous laissons, nous aussi adultes déborder par nos émotions et ces conditions ne sont pas toujours faciles. Mais si le climat a été dans l’ensemble positif, c’est ce que retiendra l’enfant et il y aura gagné de la sécurité affective, un vocabulaire plus riche et de la confiance en lui !