Parler aux bébés pour éveiller leur intelligence

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Il fut un temps où l'on ne parlait pas aux bébés. Ils étaient manipulés, sans que rien ne leur soit exprimé. Les adultes considéraient qu’ils n’étaient pas en mesure de comprendre et que donc, l’échange était inutile. Aujourd’hui, de nombreuses recherches scientifiques ont démontré que le bébé est capable, dès la naissance, d’intégrer les structures du langage et de se faire comprendre à travers la gestuelle et le langage non-verbal.  

Wallon, psychologue – médecin

L’enfant est avant tout un être de relation

Il existe, se construit et développe son cerveau grâce à la relation avec l'autre : à travers les gestes, les regards, ou même la parole. La parole adressée à l'enfant lui permet d'être reconnu, d'exister et d'être intégré à part entière dans le monde dans lequel il évolue.
Cette verbalisation ou parole à l'enfant, constitue pour les professionnels de la petite enfance un enjeu de travail essentiel qui est réfléchi et travaillé au quotidien.

Quels sont les principaux objectifs de la verbalisation ?

Favoriser l'individualité, donner un sentiment d'existence propre à l’enfant et aider l'enfant à se différencier de l'autre.

A un âge où la personnalité de l'enfant se structure, il est préférable de s'adresser à lui de manière individuelle. En effet, le jeune enfant a du mal à se penser comme faisant partie d'un groupe. Pour y arriver, il a d’abord besoin de se construire lui-même en tant qu’individu unique.

La verbalisation en pratique chez Babilou

  • Nous évitons de donner des surnoms.
     
  • Nous privilégions la lecture et les chansons de façon individuelle pour que l'enfant se sente écouté et que l'adulte soit attentif aux demandes spontanées.
     
  • Nous évitons d’interpréter le jeu de l’enfant en favorisant la description de ce qu'il fait. Exemples : plutôt que : « c'est beau, c'est un bateau ? » quand il fait un dessin ou alors « tu fais un gâteau ? » quand il joue à la "dinette", nous préférons mettre des mots sur ce qu'il fait sans devancer son imagination. Exemples : « tu utilises du rouge », « tu joues à la dinette ».
     
  • Nous expliquons à l’enfant pourquoi il n’est pas toujours possible d’accéder à sa demande : c’est un moyen de lui montrer que nous le considérons dans sa demande et de donner du sens à notre réponse.
     
  • Nous verbalisons les actions à venir avant d’agir pour permettre à l’enfant d’anticiper et ainsi de participer à l’action.
     
  • Nous parlons à l’enfant en utilisant le « je » et le « tu » plutôt que le « on » et le « vous ».
     
  • Nous veillons à ne pas crier, ne pas humilier et ne pas disputer. Nous expliquons la règle calmement avec une intonation ferme mais sans manquer de respect ni même menacer.

Accompagner la maturation du cerveau

Les recherches récentes, sous tendues par l’imagerie cérébrale, ont démontré que l’enfant vient au monde avec une préfiguration des grands circuits neuronaux connus chez l’adulte. Autrement dit, il est prédisposé à développer, entre autres, des capacités à communiquer et à construire un langage oral précis et structuré. C’est la qualité de l’environnement dans lequel il évolue qui va lui permettre de réaliser ce potentiel inné. Pour que cette possibilité se concrétise, l’enfant doit être exposé à un langage riche et varié lors de la période très sensible de formation du langage entre 0 et 3 ans. Cette acquisition n’est possible que si elle s’inscrit dans une relation avec un adulte ou un enfant attentif et bienveillant avec le tout-petit.

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