Guerre et sujets d’actualité tragiques : comment accompagner les enfants et libérer la parole ?

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Depuis quelques semaines déjà, le monde entier se trouve confronté à une situation tragique avec la guerre en Ukraine. La guerre n’est pas un phénomène nouveau mais l’accès à l’information s’est vu totalement repensé ces dernières années avec la naissance des réseaux sociaux et le développement d’internet… En fonction de l’âge de votre enfant, l’impact de cette situation sera différent. Découvrez les conseils de Romy, Psychologue référente chez Babilou.

Entre 0 et 3 ans : protéger l’enfant des images

Entre 0 et 3 ans, il n’y a généralement pas de questionnements qui émanent de l’enfant. Il n’a pas encore conscience de ce qu’est la guerre. A cet âge, l’essentiel est de le protéger des images (réseaux sociaux, JT…). En effet, les images d’enfants pleurant, séparés de leurs familles peuvent être très anxiogènes pour le tout-petit et entrainer une forte angoisse de séparation.

A cet âge-là, le plus grand impact se fera par l’état émotionnel et les paroles des adultes qui l’entourent.

A partir de 4 ou 5 ans : des premiers questionnements

A partir de 4/5 ans les premiers questionnements peuvent arriver. C’est l’âge scolaire. Il sera important d’utiliser des mots simples et adaptés à la compréhension des enfants afin de ne pas exacerber leur inquiétude. Il est possible, par exemple, de faire la comparaison avec une grosse dispute : « Quand deux pays sont en guerre cela veut dire qu’ils sont très fâchés l’un avec l’autre. C’est comme lorsque tu te disputes avec ton frère, ta sœur, un copain ou une copine. Mais comme dans ces disputes les pays peuvent se réconcilier. Il existe des gens pour les aider à se réconcilier et à trouver des solutions ».

Ce qui sera important sera de rassurer l’enfant, de lui rappeler que la guerre se déroule en Ukraine, dans un autre pays, qu’il est ici en sécurité.

Avant les mots c’est aussi la posture de l’adulte qui sera au centre de cette écoute. Plus l’adulte sera calme et serein, plus l’enfant sera rassuré. Préférez un moment où vous vous sentez apaisé afin de discuter avec lui.

A cet âge-là, il est important de ne pas devancer ses inquiétudes ni ses questions mais d’y répondre par petites touches afin de ne pas provoquer d’angoisses supplémentaires.

Dès 6 ans : libérer la parole

A partir de 6 ou 7 ans, âge élémentaire, il sera essentiel de libérer la parole afin que l’enfant puisse exprimer ce qu’il a entendu et ce qu’il comprend de la guerre en Ukraine. Beaucoup d’informations sont transmises notamment dans les cours de récréation et peuvent engendrer  de l’angoisse. La place du parent, de l’adulte référent, est essentielle afin de faire le tri, de réajuster au besoin et de rassurer l’enfant. Le dessin peut parfois aider l’enfant à s’exprimer si cela est compliqué pour lui d’en parler.

Quoi qu’il en soit, essayez de le protéger autant que possible des images. L’accès aux images du journal télévisé ne devrait pas avoir lieu avant 8 ans.

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Adolescent : discuter et débattre

Avec les adolescents il est essentiel de discuter et de débattre. Les réseaux sociaux et les sites internet les inondent d’images et de messages. C’est une période de fragilité psychique et de questionnements perpétuels. La place du parent sera fondamentale dans la discussion et l’échange.

Encourager les actions solidaires

L’élan de solidarité restera un des aspects positifs de cette situation dramatique. Vous pouvez donc encourager les actions solidaires et humanitaires en faisant participer les enfants à leur niveau et selon leur âge. Cela permettra à l’enfant d’être acteur de l’entraide et de rester dans l’empathie sans basculer dans l’ « hyperempathie ».

Libérer la parole et permettre aux enfants d’exprimer leurs émotions est essentiel.

Quel que soit l’âge de votre enfant restez attentifs aux signes qui pourraient révéler une angoisse plus profonde (troubles du sommeil, de l’alimentation, TIC, TOC…). Dans ces cas-là n’hésitez pas à solliciter un professionnel de confiance (médecin, pédiatre, psychologue).

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