La journée d’un enfant est jalonnée d’émotions : joie, peur, colère… Quelle que soit l’émotion vécue par le tout-petit, il est important d’être à son écoute et de comprendre ce qu’il vit. Bien plus intenses que celles des adultes, la gestion des émotions chez un bébé est difficile. C’est pourquoi, en tant qu’adultes, nous devons aider l’enfant à gérer ses émotions.
Et pour cela nous avons plusieurs outils et manières de faire à vous proposer.
- Qu’est-ce qu’une émotion ?
- Pourquoi accueillir les émotions ?
- Comment accueillir et gérer les émotions d’un enfant ?
Qu’est-ce qu’une émotion ?
Une émotion est une réaction du corps face à une stimulation, à une modification de l’environnement. Nous éprouvons tous, les enfants comme les adultes, différents types d’émotions : de peur, de colère, de tristesse, de joie…
Les émotions ont une fonction indispensable à notre relation au monde. Elles nous permettent de s’adapter aux situations :
- La peur nous met en situation de défense,
- La tristesse effectue un travail d’intégration et de réparation qui permet l’acceptation de la réalité,
- La joie est liée au plaisir de recevoir ou de donner, au sentiment de réalisation de soi
Ces états affectifs, plus ou moins intenses, nous renseignent également sur ce que nous sommes, sur ce qui est bon pour nous et nos besoins. L’émotion a donc un sens, une intention.
Pourquoi accueillir les émotions ?
Le parent à l’écoute des émotions aide son enfant à se sentir reconnu comme une personne et à se construire une identité propre. Accueillir l’émotion de votre tout-petit c’est le faire revenir à un état d’apaisement. Pour cela, il est important pour lui :
- D’exprimer son émotion
- De décharger la tension émotionnelle
L’émotion crée une tension qui doit être libérée pour retrouver un équilibre émotionnel. La répression des émotions est nocive : elle entraîne des comportements perturbés, des symptômes physiques, des dépendances, de l’agressivité… qui sont autant de moyens d’exprimer les émotions sans pour autant en permettre la décharge !
Accueillir, ce n’est pas céder. Le parent ou l’adulte peut reconnaître l’envie de son enfant de manger un bonbon sans pour autant lui en donner un. Si l’enfant se sent reconnu dans son envie, il supportera d’autant mieux la frustration de ne pas en avoir.
Comment accueillir les émotions d’un enfant ?
Il est important que l’enfant puisse comprendre son émotion lorsqu’il la vit. Le rôle de l’adulte est de l’accompagner de façon bienveillante, et l’aider à prendre conscience de ce qui lui arrive, de ce qu’il ressent.
Nous n’allons pas apprendre à un enfant à gérer ses émotions mais allons l’aider à trouver les ressources et réponses en lui pour s’apaiser.
Verbaliser et nommer l’émotion
Dans un premier temps, se mettre à hauteur de l’enfant pour qu’il se sente pris en compte, lui proposer des mots pour exprimer ce qu’il ressent : « tu sembles en colère », « peut-être es-tu triste ? ». Remplacer le « pourquoi ? » par « qu’est-ce qu'il se passe ? ». Il s’agit pour le parent de comprendre ce que l’enfant dit de son besoin et pour l’enfant de reconnaître ce besoin.
Exprimer l’émotion
Permettre à l’émotion d’aller jusqu’au bout de sa résolution pour libérer toutes les tensions, c’est proposer à l’enfant des moyens d’exprimer ses émotions : crier quand il a peur, pleurer quand il est triste, taper sur un coussin quand il est en colère, écrire ou dessiner … L’émotion étant une réaction du corps, il faut agir sur le corps de l’enfant ou le faire agir sur son corps : respirer, courir… et le prendre dans ses bras pour un retour au calme.
Comprendre les émotions de l’enfant
En tant que parent, retenez que l’enfant a besoin de se sentir en confiance pour exprimer ses émotions. Les pleurs et les cris qu’il manifeste le soir, à votre arrivée à la crèche ou à la maison, sont peut-être la décharge de la multitude de frustrations qu’il a vécues dans la journée.
Tous les gestes et paroles bienveillants accordés à son enfant provoquent la production d’ocytocine. Cette hormone procure un sentiment de bien-être, d’estime de soi, essentiel dans la relation aux autres, et favorise le développement de l’empathie.
C’est parce que vous aurez rempli le réservoir d’ocytocine de votre enfant qu’il supportera les inévitables frustrations qu’il vit. Cela lui permettra aussi de supporter que vous ne soyez pas toujours bienveillant car parfois vos émotions peuvent vous submerger vous aussi…
Permettre à l’enfant d’extérioriser
Pourquoi ne pas l’emmener au parc pour se dépenser et extérioriser ses émotions ? En plus d’être bénéfique sur sa santé, l’activité physique lui permettra de décharger des tensions accumulées.
Certains jouets éducatifs et objets comme les cartes pour exprimer ses émotions, des photos de personnages exprimant différentes émotions, un coussin de la colère, une roue des émotions… existent et peuvent aider l’enfant à décharger ses émotions.
Quelques astuces permettent également de mieux se faire comprendre de son enfant, et évitent quelquefois de créer des situations incompréhensibles pour lui :
- Evitez les formulation négatives : le cerveau de l’enfant ne traite pas bien la négation. Lorsque vous dites à votre enfant « ne monte pas sur le canapé », il retient « monte » et « canapé » et n’entend pas l’interdit et la limite posée. Préférez la formule « descends du canapé », certainement plus efficace.
- Envoyez un seul message à la fois à votre enfant : cela offre une meilleure garantie de se faire entendre que lorsqu’on lui adresse plusieurs messages simultanément.
Isabelle Filliozat Psychothérapeute et auteure
L’amour n’est pas une récompense mais un carburant !
De nombreux livres existent sur ce sujet : Isabelle Filliozat, Catherine Gueguen… et bien d’autres, pourront vous aider à comprendre la façon dont les émotions du jeune enfant fonctionnent, mais aussi vos propres émotions.
Et n’oubliez pas de remplir le réservoir affectif de votre enfant par l’attention, les câlins, le corps à corps, la valorisation, le jeu ou l’activité partagée… et toutes autres interactions et formes de communication positive, avec le cœur, qui lui permettent de construire sa sécurité affective.
Vous souhaitez en savoir plus sur les émotions du tout-petit ?