La période du « non » chez l’enfant : comment réagir ?

La « période du non », aussi appelée « phase d’opposition » est une période tout à fait normale, par lesquels tous les enfants passent et qui est essentielle à leur développement.

Parfois très éprouvante lorsque l'on est parents, cette période peut être source de beaucoup d’inquiétudes. Si vous en ressentez le besoin, n'hésitez pas à en parler et à demander des conseils autour de vous.

A quel âge apparaît la phase d’opposition ?

La période du non a généralement lieu entre les 18 mois et les 2 ans de l’enfant. C’est une période durant laquelle votre tout-petit prend de l’autonomie par rapport à vous, et où il va vouloir affirmer ses propres choix.

La phase d’opposition, bien que difficile à vivre pour les parents, est également un signe positif du développement de votre enfant. Elle montre que votre enfant est en train de se définir comme un individu unique et à part entière ! Cette autonomie naissante est aussi liée au fait qu’à cet âge votre enfant va davantage développer son langage ainsi que ses capacités motrices. En effet, cette période coïncide généralement avec le moment où il est le plus à l’aise avec la marche et où il se met à parler, à utiliser de nouveaux mots.  Grâce à ces nouvelles acquisitions il est en capacité de découvrir son environnement et va vouloir expérimenter de nouvelles choses. C’est pourquoi il peut se retrouver confronté au « non » de ses parents, qui s’inquiètent pour sa sécurité ou qui commencent à établir des règles et lui transmettre les codes sociaux. En réponse, il va lui-même expérimenter le « non » et commencer à s’opposer à ses parents.

Lors de cette période, le « non » de l’enfant à tendance à se cristalliser autour de certains moments. Selon les enfants cela peut être l’habillement, le bain, le repas, le coucher…

A cette période, l’enfant peut aussi vouloir dire non de manière systématique, parfois même sans le penser. Ça commence avec un « non » de la tête, puis la verbalisation du mot. Il veut simplement affirmer son pouvoir d’opposition.

La période du non : comment l’accueillir en tant que parent ?

On entend souvent « mon enfant est adorable avec les autres, mais avec moi il dit toujours non ! ». En effet, la période du non chez le tout petit, à principalement lieu à la maison avec ses parents. En fait, votre enfant réagit ainsi, par rapport à vous, parce qu’il se sent en sécurité émotionnelle. Il sait, grâce à tout l’amour que vous lui avez apporté depuis sa naissance, que même s’il vous dit « non » cela ne nuira pas à la qualité de votre relation. Avec d’autres adultes, votre enfant n’est pas aussi à l’aise, alors il va peut-être moins oser s’affirmer et il va davantage être à l’écoute des règles.

Cette phase d’opposition peut être difficile à vivre pour les parents, qui voient leur bébé s’émanciper de leur avis comme il ne l’avait jamais fait auparavant. La difficulté est d’autant plus forte que les parents doivent également s’accorder entre eux sur ce qui est permis et ce qui ne l’est pas. En tant que parent, votre rôle durant cette période est d’accompagner votre enfant dans son affirmation de soi.

Pour que cette période soit la plus facile à vivre pour tout le monde nous vous partageons de petites astuces :

  • Utiliser des formulations positives car le cerveau de l’enfant, tout comme celui de l’adulte, retient difficilement la négation. (Par exemple, si l’on vous dit : « ne pensez pas à une voiture bleue »… vous allez y penser ! Le cerveau de l’enfant et de l’adulte matérialise difficilement la négation.)
  • Poser des questions ouvertes qui n’induisent pas de réponses par oui par non.
  • Proposer un choix : durant cette période votre enfant va aussi commencer à essayer de « négocier ». Il ne faut pas fermer la porte à ces petites négociations, vous pouvez même contourner cette phase du non en lui proposant certains choix ce qui le rendra acteur de la décision. Cependant attention, il vaut mieux proposer seulement deux options à votre tout-petit. Au-delà votre enfant se sentirait perdu devant autant de choix auquel il n’est pas habitué et pourrait décider de dire non à tout.

Accueillir les émotions qui accompagnent la phase d’opposition

Quand l’enfant commence à s’opposer à la volonté de ses parents, la relation parent-enfant se durcit et peut générer ce qu’on appelle des « grosses colères ». En fait il s’agit d’une réaction de frustration de l’enfant qui ne comprend pas que ses parents n’accèdent pas à sa demande, ce qui était toujours le cas auparavant car cela concernait ses besoins physiologiques (manger, être propre, avoir des câlins…). Lors de grosses colères les tout-petits peuvent être amenés à se rouler par terre, taper, mordre…

Pour éviter que ses situations de frustration ne soient trop régulières et aider votre enfant à dépasser cette période du non, il est important de discuter avec lui une fois la grosse colère passée. A froid, vous pouvez mettre des mots sur ce que votre enfant à ressentit (qu’il n’est pas encore capable de comprendre lui-même) et lui expliquer pourquoi vous lui avez dit non pour qu’il le comprenne et que vous puissiez maintenir cet interdit.

Voici quelques astuces à mettre en place à la maison :

  • Mettre à disposition des jeux symboliques comme la dinette, des déguisements, des poupées… Durant cette période votre enfant devient autonome et veut faire tout ce que vous faite. Grâce à ces jeux il va pouvoir rejouer des scènes du quotidien en vous imitant tout en développant son potentiel d’imagination. Ainsi il va pouvoir exercer son pouvoir d’agir et mieux comprendre les règles que vous instaurez (l’enfant apprend par imitation). Une fois que ces règles seront acquises il pourra même les transmettre à d’autres enfant (on voit souvent cela à partir de 2 ans et demi).
  • Proposer à votre enfant de participer à la vie quotidienne en vous aidant à mettre la table par exemple. Donner de petites responsabilités à votre enfant va lui permettre de devenir acteur de son quotidien.

La phase d'opposition : ce qu'il faut retenir

La période d’opposition de l’enfant peut être difficile pour les parents. Il ne faut pas hésiter à en discuter autour de soi, à passer le relais à un tiers. Cela peut-être les grands-parents, mais aussi les professionnels de la petite enfance qui s’occupent de votre tout-petit et qui pourront vous conseiller.

N’oubliez pas que si votre enfant rentre dans cette période du non surtout avec ses parents, c’est parce qu’il se sent en confiance, dans un environnement sécurisant. Enfin, même s’il s’affirme, il reste tout-petit et a besoin de vous pour l’accompagner dans le développement de son individualité. Lors de la phase d’opposition, votre enfant est sur le chemin vers l’autonomie.

 

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