De Maria Montessori à Loris Malaguzzi en passant par Steiner, la plupart des pédagogues s’accordent à dire que l’enfant, même tout petit, possède de grandes compétences et ne demande qu’à les développer. Les recherches en neurosciences viennent renforcer cette idée en mettant en évidence que le cerveau possède dès la naissance des circuits neuronaux prédisposés à l’acquisition de compétences en fonction du stade de développement de l’enfant.
L’enfant apprend au quotidien grâce à ses expériences, ses expérimentations, ses explorations et surtout grâce à ses découvertes, son vécu et son ressenti.
L’adulte ne dicte pas ses apprentissages à l’enfant. L’enfant est le maître d’œuvre de ses apprentissages : il joue un rôle actif dans la construction et l’acquisition de ses connaissances.
Maria Montessori
L'enfant n'est pas un vase que l'on remplit, mais une source que l'on laisse jaillir.
Comment favoriser un environnement apprenant ?
Un environnement apprenant permet à l’enfant de trouver matière à acquérir des connaissances et construire sa pensée. En jouant sur l’aménagement et en variant les propositions de jeux, vous pourrez cultiver le plaisir et le désir d’apprendre de l’enfant.
- Proposer tout au long de la journée des jeux et du matériel pour que l’enfant puisse choisir son activité en fonction de son besoin :
- Un coin calme pour se ressourcer,
- Des jeux moteurs (porteurs, matériel à grimper, balles à lancer…) car c’est par le mouvement et l’action que l’enfant prend connaissance de son corps en mouvement dans l’espace et appréhende le monde,
- Des jeux de transvasements, de construction et d’encastrement qui lui donnent une approche des notions abstraites (le plein, le vide, le plus petit que, le lourd, le léger…) indispensables pour aborder les mathématiques ou comprendre les lois de la physique,
- Des jeux symboliques (poupées, dinette, déguisements…) favorisant l’intégration des codes sociaux de la culture dans laquelle il vit (jouer à la dinette par exemple, c’est reproduire un repas et repérer comment les adultes utilisent les ustensiles et quels sont les usages à table),
- Des contenants à remplir et vider qui préparent le cerveau à classer ses idées,
- Des activités pour développer sa créativité.
- Prendre en compte les intérêts de l’enfant : plus l’enfant a de l’intérêt pour le jeu qu’il mène, plus son attention et sa concentration sont durables, plus sa pensée se construit et chemine.
- Choisir des jeux simples pour que la créativité puisse s’exercer : beaucoup de jeux sont orientés vers un résultat alors que l’intérêt du jeu pour l’enfant est le processus et le cheminement de sa pensée ; le résultat importe peu !
- Présenter de façon esthétique le matériel et le remettre en place régulièrement pour en maintenir l’attractivité (des poupons vêtus, des voitures disposées joliment autour du garage, des cohérences chromatiques...).
- Limiter les interdits au strict nécessaire dans l’espace de jeux des enfants pour les laisser explorer leur environnement en liberté.
- Laisser l’enfant prendre des risques : un enfant ne se met pas naturellement en danger s’il sent que l’adulte lui fait confiance mais il a besoin de tester ses limites et de se donner des challenges pour faire des choses qui l’amènent à les repousser.
- Laisser l’enfant faire ses erreurs : ce sont elles qui suscitent sa curiosité et l’incitent à chercher à comprendre et trouver des solutions…
- Organiser les aménagements et les jeux pour favoriser le jeu partagé entre les enfants.
Et, à proximité (et cela est sans doute l’essentiel), un adulte bienveillant qui porte attention à l’enfant, qui accompagne, commente son jeu et valorise ses réussites ; un adulte qui répond à l’accord tacite nécessaire pour l’enfant : « Moi j’explore, toi tu me protèges ». L’enfant pourra alors acquérir des connaissances et développer toutes ses potentialités.