Il y a maintenant un an est arrivé un virus que personne n’attendait. Ce virus a changé nos vies, nos habitudes, nos repères. Plus d’école et plus de crèche, plus de visite chez les grands-parents, beaucoup de nouvelles règles et, tout cela peut soulever quelques questions, y compris de la part de nos tout-petits. Parce qu’eux aussi ont perdu leurs repères.
Comment faire pour expliquer les interdits particuliers de cette période à nos enfants ?
Tout d’abord, cela viendra de votre façon d’expliquer les choses. Ne pas voir l’autre, c’est le protéger, c’est prendre soin de lui.
Pas facile pour un petit de comprendre cela. Pas facile non plus pour les tout-petits de comprendre qu’ils ne peuvent pas aller sur le toboggan du parc ni voir leurs grands-parents… Il faut donc déjà que votre enfant comprenne ce qu’est un interdit. Un interdit est non négociable. Dans la vie de tous les jours, il est interdit de faire mal aux autres ou de se faire mal à soi. On voit donc qu’on peut l’appliquer ici : « Il est interdit d’aller voir grand-père car il y a un virus. Ce virus, nous l’avons peut-être et ce virus peut lui faire du mal et nous ne voulons pas le lui donner ».
Et comment faire pour établir les règles de la maison ?
Tout d’abord, qu’est-ce qu’une règle ? Selon la définition du dictionnaire, « c’est un principe de vie en société, l’ensemble des règles constituant un tout cohérent qui permet aux individus de coexister ».
Ces règles, nous les apprenons petit à petit parce que quelqu’un nous les a énoncées. Nous sommes tous soumis à ces règles qui permettent le vivre ensemble.
Les règles sont efficaces quand elles sont réfléchies en fonction de l’âge de l'enfant et de son développement. Par exemple, entre 18 et 24 mois, sauter, lancer, courir, escalader sont les actions de l’enfant. S’il n’a le droit de rien faire, il va la contourner.
Les règles sont respectées et rassurantes quand elles sont constantes. Si elles sont floues, l’enfant le sentira et continuera à les questionner : « Maman veut bien que je monte sur la table, papa lui non, sauf hier où il ne m’a rien dit, et donc, je vais y monter de nouveau pour comprendre ».
À cet âge, il est utile et nécessaire de répéter, beaucoup, C’est parfois fatiguant, mais dites-vous que ces répétitions aident le cerveau de votre enfant à se structurer.
Vous pouvez aussi travailler sur l’environnement. Le vase multicolore de Mamie Nicole, peut-être que vous pouvez le mettre ailleurs pendant quelques mois ? À cet âge, le « je vois donc je touche » est important.
Pensez à vous mettre à sa hauteur et vous verrez toutes les possibilités qui s’offrent à lui et les envies qu’elles suscitent chez lui.
La règle peut avoir une alternative : « J’ai bien vu que tu voulais grimper sur la table mais elle est en verre. C’est dangereux, mais si tu veux, tu peux monter sur le fauteuil bleu ». Avec cette phrase, vous respectez son besoin tout en édictant la règle.
Peut-on être plus flexible en cette période particulière ?
Bien sûr, c’est même primordial de mettre des paillettes dans nos vies et dans celles de nos enfants. Si la vie est faite d’interdits qui seront, dans le cas de ce confinement, temporaires, il y a aussi des règles, qui elles, sont négociables en fonction de l’âge de l’enfant, de son développement et de la situation exceptionnelle que nous vivons : « J’ai bien vu que tu avais envie de sauter mais ce n’est pas possible sur la table, en revanche, tu peux le faire sur le lit de Papa et Maman. »
Observez-le et essayez, en une journée, de faire le point sur les gestes qu’il fait, vous verrez alors que votre enfant reproduit souvent les mêmes actions : pousser, courir, grimper, empiler, explorer, verser, déverser. Pourquoi alors ne pas réfléchir à des jeux qu’il pourrait faire en fonction de cela à la maison ? Transformez votre tapis en océan à traverser, votre lit en trempoline, laissez parler votre imagination en vous servant de carton pour construire une voiture de course … Bref, inventez !
Et les règles de la vie quotidienne ?
Ne vous battez pas sur tout en ce moment. Si on prend le bain un jour sur deux, ce n’est pas grave. Si on prend le dîner sur la table basse non plus. Les règles doivent donc être concises et adaptées à la situation actuelle. Concises car plus la règle sera longue, moins il la retiendra et plus il y en aura, moins il les respectera. À vous d’en discuter entre adultes pour faire la même chose. De plus, insister plus sur ce qu’il peut faire pour moins être dans la négation.
Pour finir, je vous rassure, ce ne sont pas quelques semaines de sauts sur le canapé ni de pique-niques dans le salon qui auront un impact sur leur développement ou leur savoir-vivre futur. L’impatience et l’irritabilité d’un parent dépassé par les événements pourrait avoir un impact plus négatif sur votre enfant.
A retenir :
- Le tout petit a besoin d’explorer, donc travailler sur votre intérieur pour qu’il puisse l’explorer en toute sécurité et que vous ne lui disiez pas toujours non.
- Insister sur ce que votre enfant peut faire plutôt que sur ce qui est interdit.
- Soyez constants dans ce que vous lui dites.
- N’oubliez pas les paillettes !
Maelys Le Levreur accompagne les jeunes et futurs parents personnellement et au sein des entreprises. Pour plus d'infos, rendez-vous sur son blog et son compte Instagram @mylittlecoaching